Shanghai, THE : quelle place pour les universités françaises dans les classements internationaux ?

Les classements annuels de l’université de Shanghaï et du Times Higher Education viennent d’être publiés. Sans surprise, les universités américaines et britanniques trustent les premières places.

L’Université française PSL (Paris Sciences et lettres) se place dans le top 50 mondial pour la deuxième année consécutive.
L’Université française PSL (Paris Sciences et lettres) se place dans le top 50 mondial pour la deuxième année consécutive.

    Les classements annuels de l’université de Shanghaï et du Times Higher Education (THE) viennent d’être publiés. Sans surprise, les universités américaines et britanniques trustent les premières places.

    C’est la rentrée et comme chaque année sont révélés, bien avant les emplois du temps, les deux plus connus des classements mondiaux des universités : celui de l’université de Shanghaï, publié le 18 août, et celui du Times Higher Education, mis en ligne ce 2 septembre. L’occasion de voir comment se classent les universités françaises dans ces palmarès dominés par les établissements britanniques et américains.

    Etats-Unis et Royaume-Uni en force

    Dans le classement de Shanghaï comme dans celui du THE, la bannière étoilée et l’Union Jack se taillent la part du lion.

    Les 10 premières universités dans le classement de Shanghaï

    1. University of Oxford (RU)
    2. California Institute of Technology (EU)
    3. Harvard University (EU)
    4. Stanford University (EU)
    5. University of Cambridge (RU)
    6. Massachusetts Institute of Technology, MIT (EU)
    7. Princeton University (EU)
    8. University of California, Berkeley (EU)
    9. Yale University (EU)
    10. The University of Chicago (EU)

    La première université française de ce palmarès est PSL (Paris Sciences et lettres), à la 40e place.

    Les 10 premières universités dans le classement du THE

    1. Harvard University (EU)
    2. Stanford University (EU)
    3. University of Cambridge (RU)
    4. Massachusetts Institute of Technology, MIT (EU)
    5. University of California, Berkeley (EU)
    6. Princeton University (EU)
    7. University of Oxford (RU)
    8. Columbia University
    9. California Institute of Technology (EU)
    10. The University of Chicago (EU)

    A noter la très belle 13e place mondiale de la première université française de ce palmarès, Paris Saclay.

    Paris Saclay, PSL et Sorbonne université sur le podium français

    Dans le classement de Shanghaï comme dans celui du THE, seules trois universités réussissent à se placer dans les 50 premières. Dans le classement chinois, Paris-Saclay, est 13e, Sorbonne université 35e, et PSL, 38e. Cette dernière est la seule à figurer dans le top 50 du THE, à la 40e place.

    Est-ce à dire que les universités françaises sont “mauvaises”, ou que si votre université ne figure pas dans les 50e premières mondiales, votre avenir est compromis ou vos diplômes ne valent rien ? Non, bien évidemment - l’université française produit régulièrement des chercheurs qui se distinguent sur la scène internationale. De même, certains établissements très prestigieux de l’enseignement supérieur français ne figurent même pas dans les 10 premiers de chaque classement : Sciences po, par exemple, se place entre la 401e et la 500e place dans le palmarès du THE.

    Les 10 premiers établissements français dans le classement de Shanghaï

    1. Paris Saclay (13e mondiale)
    2. Sorbonne université (35e)
    3. PSL (Paris sciences et lettres)     (38e)
    4. Université de Paris (73e)
    5. Aix-Marseille université (entre la 101e et la 150e place)
    6. Université Grenoble Alpes (entre la 101e et la 150e place)
    7. Université de Strasbourg (entre la 101e et la 150e place)
    8. Université de Montpellier (entre la 151e et la 200e place)
    9. Université Lyon 1 Claude Bernard (entre la 201e et la 300e place)
    10. Université de Bordeaux (entre la 201e et la 300e place)

    Les 10 premiers établissements français dans le classement du THE

    1. PSL (Paris sciences et lettres)     (40e mondiale)
    2. Sorbonne université         (88e)
    3. Institut Polytechnique de Paris (95e)
    4. Paris Saclay            (117e)
    5. Université de Paris (155e)
    6. Ecole des Ponts Paris tech (entre la 251e et la 300e place)
    7. Université Aix-Marseille        (entre la 301e et la 350e)
    8. Université de Bordeaux  (entre la 301e et la 350e)
    9. ENS Lyon  (entre la 301e et la 350e)

    Des critères plus adaptés aux anglo-saxonnes et aux américaines

    Pour ne pas surinterpréter l’intérêt de ces palmarès, il faut commencer par bien comprendre les critères de classements choisis par le THE et l’université de Shanghaï, sachant que ces deux palmarès ne donnent pas exactement le même point à chaque critère - ce qui explique qu’Harvard soit 1ere dans le THE et “seulement” 3e dans le classement de Shanghaï. Sont ainsi notamment valorisés, notamment, le nombre de prix Nobel et de médailles Fields obtenus par des alumnis ou des professeurs, le nombre de citations obtenues dans des publications par les chercheurs, ainsi que le nombre d’articles publiés dans les revues Nature et Science...

    Ainsi, pour schématiser, la française Emmanuelle Charpentier, prix Nobel de chimie 2020 avec Jennifer Doudna, a “ramené des points” à Sorbonne Université - université dont elle n’est pourtant pas diplômée mais qui est issue de la fusion entre Paris VI, université scientifique où la prix Nobel a obtenu son doctorat, et Paris IV, université littéraire. Et ce alors que les travaux qui ont permis à la micro-biologiste de décrocher son Nobel n’ont pas été menés dans une université française. Un détail qui explique également pourquoi les universités françaises sont poussées à fusionner par le ministère de l’enseignement supérieur : en devenant plus grandes, elles sont censées mécaniquement gagner des places dans les classements. Schématiquement, deux universités avec chacune 2 prix Nobel seront mieux classées si elles fusionnent que séparément.

    Enfin, les moyens financiers des universités pèsent fatalement sur leurs performances dans ces palmarès, puisqu’ils influent notamment sur leurs capacités à attirer et bien payer les meilleurs chercheurs, qui les feront ensuite grimper dans les classements. Or le budget d’une université française est sans commune mesure avec celui d’une université américaine ou britannique - tout comme les montants des frais d’inscription. En effet, il suffit de 243 euros pour s'inscrire en master dans une université française, quand une année d’étude dans une université américaine coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros.

    Ces classements sont donc à prendre comme un instantané du rayonnement international de telle ou telle université, mais certainement pas comme un facteur prédictif de la réussite future de leurs étudiants et étudiantes.

    Pour consulter ces classements :

    > Classement de l'université de Shanghaï

    > Classement du Times Higher Education

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