Incubateur au sein d'école. Encore étudiants, ils sont déjà patrons

Pourquoi attendre pour monter sa boîte, quand on peut profiter de conseils, d’un réseau et de l’incubateur de son école ?

Incubateur au sein d'école. Encore étudiants, ils sont déjà patrons

    Ce qu’il vend le plus, ce sont les scooters électriques. « BMW est le seul constructeur à en concevoir d’aussi performants », affirme Florian Destrel, en 3e année de bachelor Vente et Négociation à Ascencia Business School, à Paris-La Défense (92). Il a lancé son entreprise avant même d’intégrer le cursus, « une société d’import et de vente de véhicules provenant d’Allemagne », travaillant essentiellement avec les concessionnaires BMW ainsi qu’avec le siège du constructeur, à Munich.

    Entrepreneurs bienvenus

    C’est même peut-être, en partie, grâce à son entreprise que ce jeune patron a pu intégrer une école de management. « J’ai un parcours atypique, marqué par un goût peu prononcé pour l’école », confie Florian. Il quitte très tôt le monde scolaire (en classe de 3e) mais multiplie les emplois de vente, dans tous les domaines : mobilier, portes, fenêtres… Aguerri, il lance SMV, son entreprise, et se renseigne sur la manière de faire valider ses acquis par un diplôme. Il trouve Ascencia Business School qui lui permet, après examen de son dossier et passage devant un jury, d’entrer directement en 3e année de bachelor, « une chance extraordinaire », apprécie-t-il. En ce moment, il est débordé (son cursus en alternance ne lui laisse que peu de temps libre) et se consacre moins à SMV. Mais il ne la perd pas de vue pour autant : « J’apprends énormément de choses qui me serviront pour développer mon activité dès que j’aurai mon diplôme », se réjouit-il.

    Les écoles encouragent et valorisent les créations d’entreprises de leurs pépites. C’est d’ailleurs en lisant un appel à projet de l’incubateur de son établissement que Paul Le Mercier, en bachelor à Kedge Business School, à Bordeaux, a décidé de franchir le pas. « L’idée germait dans ma tête et j’ai tenu à présenter mon dossier », se souvient-il. Son projet, Looter, s’adresse aux gamers (joueurs de jeu vidéo). Organisation, amélioration de l’expérience joueurs, diffusion de publicités non invasives… « Je pensais devoir réunir beaucoup de technologie pour démarrer ce type de projet, mais tout a été plus vite que prévu », insiste Paul.

    L’école, incubateur géant

    L’incubateur de Kedge lui est d’une aide précieuse : « Des ateliers sont organisés chaque semaine avec des professionnels, nous pouvons nous faire coacher et avoir des conseils sur tous les aspects du projet », apprécie Paul. Il a en outre, obtenu le statut d’étudiant-entrepreneur via le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Celui-ci lui donne d’autres avantages, comme l’accès à un réseau de chefs d’entreprise de la région, aux espaces de coworking et ouvre droit à des subventions.

    Si une Business School est un endroit opportun pour lancer une entreprise, c’est qu’elle concentre des éléments précieux : étudiants pleins d’idées, technologie, laboratoires de recherche, professeurs (droit, comptabilité, entrepreneuriat)…

    Autant de ressources accessibles aux jeunes créateurs.

    Surtout, les écoles font tout pour simplifier la tâche à leurs tout jeunes entrepreneurs : « J’ai pu substituer mon projet d’entreprise à mon stage de 3e année, ce qui me permet de passer plusieurs mois à temps plein dessus, pour la première fois », souligne Paul Le Mercier.

    Pour Florian Destrel, l’école a l’atout inverse : « En ce moment, je me concentre sur l’acquisition de compétences, c’est ma priorité », confie-t-il. Son entreprise, il la gère le soir, le week-end, et se remettra bientôt à fond dessus. Avec le plein d’outils et de bons conseils pour redémarrer en beauté.

    LE CHIFFRE

    83 % c’est le pourcentage de fondateurs de start-up issus des grandes écoles (Source : Conférence des grandes écoles, étude de 2016)

    « L’école m’aide de toutes les façons possibles »

    Témoignage de Marwan Brion En 3e année de bachelor à ICN Sup’EST, à Nancy, et fondateur d’Escola

    Comment vous est venue l’idée de créer votre entreprise ?

    C’était en deuxième année de bachelor. Cela faisait deux ans que je donnais des cours particuliers, environ 15 heures par semaine. J’étais un peu un couteau suisse en tant que prof, enseignant l’anglais, le français, tout ce que je pouvais ! Mes clients étaient ravis alors je me suis posé la question : « Pourquoi font-ils appel à moi plutôt qu’à l’une des agences qui existent ? » C’était le point de départ. Je me suis associé à un ami et nous avons lancé le projet.

    Quel est le concept d’Escola ?

    C’est une agence de cours particuliers dispensés à 100 % par des étudiants. Nous avons pris un parti. Les professionnels de l’enseignement sont sans doute très bons, mais si un élève a des difficultés, il ne sert à rien de lui envoyer le même professeur chez lui le soir ! Escola évite aussi des écueils souvent rencontrés avec d’autres agences : lourdeurs administratives, problème d’engagement car il faut souvent signer pour plusieurs mois, tarifs…

    Être en école, est-ce un avantage ?

    L’école m’aide de toutes les façons possibles. D’abord, mes premiers enseignants étaient des étudiants d’ICN. Ensuite, j’ai pu établir nos statuts auprès d’un professeur de droit et recueillir ses conseils. J’ai aussi rencontré beaucoup d’autres entrepreneurs de l’école. Elle m’aide en outre dans la diffusion du projet, en le mettant en valeur auprès de la presse. Sans oublier le stage, que j’ai pu consacrer au développement d’Escola. Cela fait beaucoup d’avantages, j’en suis conscient !

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