Alternance : 2 000 jeunes de plus en 2015 chez PSA

Philippe Dorge, directeur des ressources humaines du groupe, détaille le déménagement du siège et la signature de nouveaux contrats d’apprentissage.

Philippe Dorge, directeur des ressources humaines du groupe PSA
Philippe Dorge, directeur des ressources humaines du groupe PSA

    Après trois années difficiles, PSA reprend du poil de la bête. Ses 8,1 % de croissance sur la vente de ses voitures en Europe lui permettent d’envisager l’avenir avec un optimisme retrouvé.

    Son siège de l’avenue de la Grande-Armée ayant été vendu en 2012, le groupe prépare son déménagement à Rueil-Malmaison et Poissy. Et compte cette année recruter 2 000 contrats d’apprentissage en plus des 1 100 de l’année dernière.

    Après cinquante ans passés avenue de la Grande-Armée, PSA déménagera son siège en banlieue parisienne en 2017 ?

    Philippe Dorge. PSA est en train de se réformer en profondeur. Et ce déménagement symbolisera la transformation managériale qui accompagne la réforme. Comme l’ont souhaité Carlos Tavares et le comité exécutif, c’est toute notre organisation qui a été remise à plat au service de la performance. Avec des structures désormais regroupées autour des trois marques, Peugeot, Citroën et DS. Cette nouvelle organisation permettra de regrouper de nombreuses équipes, notamment dans le pôle tertiaire de Poissy, qui jusque-là travaillaient souvent sur des projets communs, mais pas ensemble. L’efficience sera ainsi renforcée.

    Combien de personnes seront concernées ?

    Aujourd’hui, 1 400 personnes se trouvent avenue de la Grande-Armée et 800 personnes sont à Paris et Saint-Ouen, soit 2 200 salariés. D’ici à 2017, avec les turnovers, ce chiffre devrait se stabiliser plutôt autour de 1 900 personnes. Rueil-Malmaison, le centre de pilotage du groupe, accueillera environ 700 personnes. Environ 1 200 personnes rejoindront Poissy. Deux cents à l’intérieur de l’usine et 1 000 personnes dans les deux bâtiments se trouvant à côté.

    Cela va générer des économies ?

    Ce n’est pas la finalité, même s’il est vrai que cette nouvelle organisation devrait nous permettre d’en réaliser ( NDLR : plusieurs sources font état d’une cinquantaine de millions d’euros par an). Par ailleurs, des mesures d’accompagnement financières sont prévues. Si le salarié ne déménage pas, mais que son temps de trajet est rallongé d’au moins 15 km ou trente minutes, il recevra une indemnité forfaitaire de 2 500 €, ainsi qu’un certain nombre d’aides complémentaires, comme une aide à l’achat d’un véhicule par exemple. Et, si un déménagement ne peut être évité, pour une distance supérieure à 50 km et un trajet dépassant une heure trente, les frais liés à ce déménagement sont pris en charge. Une prime de mobilité sera également versée, majorée en fonction de la composition familiale, ainsi qu’une prime d’installation de trois mois de salaire brut, majorée elle aussi de 1 863 € par enfant.

    Après plusieurs années dans le rouge, les ventes de PSA se sont redressées. Des embauches pourraient-elles être envisagées ?

    En 2014, PSA a commercialisé 2,94 millions de voitures et utilitaires légers à travers le monde. Un chiffre effectivement en hausse de 4,3 % par rapport à 2013 et qui représente la première progression depuis 2010. Mais il convient d'être prudent, car nous revenons de loin. Et, tant que l'entreprise n'aura pas achevé sa reconstruction économique, nous capitaliserons sur les équipes en place. Seuls les CDD et l'intérim nous permettront de faire face aux variations conjoncturelles. Aujourd'hui, l'essentiel de notre politique d'adéquation des emplois est axé autour du plan Congés seniors. Nos salariés concernés restent chez PSA, sont payés par PSA, à hauteur de 70 % de leurs salaires, et sont placés en dispense d'activité. En échange, nous nous sommes engagés pour chacun de ces congés seniors à recruter un jeune en contrat d'apprentissage, en alternance. Après 1 100 premiers contrats, nous comptons en recruter 2 000 de plus cette année. C'est donc en tout 3 100 jeunes en apprentissage qui augmenteront, de fait, les effectifs inscrits du groupe cette année.

    Erwan Benezet

    Article issu du Parisien du 26 janvier 2015

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